30 septembre au 6 octobre 2024

Ensemble, bien dans son âge, bien dans son territoire – un enjeu pour l’après COVID

« Vivre chez soi », dans son territoire est de plus en plus identifié comme une des clés les plus déterminantes du bien vivre et bien vieillir.

Ensemble, bien dans son âge, bien dans son territoire –  un enjeu pour l’après COVID

 

Ce constat, corroboré par tous les sondages d’opinion, repose sur le désir massivement exprimé par les personnes âgées de vivre leur âge dans un environnement et un habitat respectueux de leur autonomie et leur garantissant le vivre ensemble dans leur territoire. Cet habitat, c’est bien sûr leur domicile, mais ce peut être un équivalent au sein d’un établissement social et médico-social qui se doit d’être animé comme un véritable lieu de vie…

À l’heure de la transition démographique – qui laisse entrevoir qu’à l’horizon 2040, selon l’INSEE le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans augmentera de 45 % et celui des personnes de plus de 80 ans de 72 % – la Semaine Bleue doit être l’occasion d’inverser le regard porté sur les aînés, loin de l’image d’une population dépendante et à charge de la collectivité par le biais du poids des retraites et des dépenses de santé. Les personnes âgées d’aujourd’hui ne se reconnaissent pas d’avantage dans l’image consumériste des séniors véhiculée par les médias. Les parcours de vie au sein de ces deux générations qui structurent l’avancée en âge au-delà de 60 ans sont par nature pluriels et singuliers. Tous les retraités n’ont pas nécessairement envie au gré des opportunités fiscales, d’aller vivre leur temps de retraite au Portugal ou au Maroc et les plus âgés ne sont pas nécessairement « dépendants » ou résidents d’EHPAD.

Bien vivre son âge dans son territoire, nécessite quelques précautions ; il est coutumier de parler de prévention de la perte d’autonomie. Il s’agit avant tout de bien vivre avec son corps en lui conservant si possible une mobilité qui constitue la meilleure garantie de pouvoir bouger dans son territoire. C’est tout le sens des « Marches Bleues » que nous vous invitons à organiser dans le cadre de la Semaine Bleue. Bien vivre son âge c’est aussi bien s’alimenter en prenant en considération la dimension sociale du repas et les impératifs de sauvegarde de la planète (privilégier les circuits courts d’approvisionnement et les produits de saison). C’est aussi disposer d’un habitat adapté qu’il s’agisse d’un habitat individuel ou collectif. L’habitat, de par sa localisation et ses équipements, doit garantir à la fois l’ouverture sur l’extérieur, le jardin, la commune, le quartier et la compensation des altérations fonctionnelles. L’accessibilité des commerces et des réseaux de transports en commun constituent également un vecteur déterminant de l’inclusion sociale. La fracture numérique mérite un focus particulier tant les personnes âgées en sont victimes comme l’a démontré l’enquête CSA commanditée par les Petits Frères des Pauvres en 2018. Ce sont près de quatre millions de personnes âgées de plus de 60 ans qui n’accèdent pas à internet. La place du numérique et son intérêt a d’autant pu être démontré lors de cette crise liée au COVID-19 comme moyen de lutte contre l’isolement et de maintien du lien social.

Bien vivre son âge c’est enfin participer à la vie sociale et culturelle de son territoire au contact et en relation avec les autres générations dans sa famille certes, mais aussi et surtout avec les amis, les voisins ceux avec lesquels on peut partager un loisir, une passion, un engagement associatif.

La Semaine Bleue 2020 aura pour objectif de développer et de valoriser la place que les aînés doivent occuper dans la communauté et ce, quels que soient leur âge et leur autonomie. Il s’agit d’impliquer les plus âgés dans la vie sociale et dans les solidarités de proximité, faciliter leur engagement dans les projets de développement de leur territoire. Lutter contre l’isolement social et la relégation sociale dont elle est souvent le corollaire sera un des maîtres- mots de cette Semaine Bleue. C’est le sens des coopérations que nous vous invitons à rechercher avec les réseaux et coordinations existantes tels que les coopérations territoriales MONALISA, le Réseau Francophone Villes Amies des Ainés, les CLIC, …

« Tout ce que vous faites pour moi mais sans moi, vous le faites contre moi », cette alerte lancée par Nelson Mandela doit nous inciter à veiller à associer très étroitement les personnes âgées à la programmation et à la réalisation des actions qui seront impulsées dans le cadre de la Semaine Bleue.

La Crise liée au Covid a contribué à révéler le sort peu enviable des personnes âgées isolées à leur domicile, et condamnées au confinement renforcé au motif qu’elles pourraient être contaminées, et entraîner le débordement des services de réanimation. Mais il est remarquable de constater que cette situation a suscité des élans de solidarité et de fraternité propres à forcer l’admiration. Nous pouvons constater que ces initiatives sont souvent inspirées par les mêmes valeurs d’entraide intergénérationnelle et de lutte contre la discrimination liée à l’âge que la Semaine Bleue.

 

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