30 septembre au 6 octobre 2024

Vieillir ensemble, une chance à cultiver !

Forte de ses 72 ans d’histoire dédiés à la valorisation de la place des aînés dans la vie sociale, la Semaine Bleue 2023 souhaite s’engager en proposant aux milliers de personnes qui se mobiliseront, du 2 au 8 octobre prochain, quelques repères pour l’organisation de leurs actions dans les territoires.

Animée par une éthique forte, la Semaine Bleue doit être l’occasion de promouvoir une image positive du vieillissement et des personnes âgées.

Vieillir ensemble, une chance à cultiver !

Face aux enjeux de la transition démographique, il s’agit de faire vivre la conviction selon laquelle, vieillir ensemble est une chance, à la fois pour les personnes âgées et les plus jeunes générations, car elle leur permet de contribuer mutuellement à la vie sociale et citoyenne, de bénéficier des ressources de chacun autour de la construction de projets communs et de tisser des liens durables. C’est néanmoins une chance à cultiver, c'est-à-dire qui doit se construire progressivement, être nourrie et enrichie continuellement des apports et des regards de chacun pour lutter contre cette vision négative de l’avancée en âge.

 

La Semaine Bleue souhaite en effet avant tout promouvoir les contributions que tous les aînés, quels que soient leur âge, leur état de santé et leur niveau d’autonomie, peuvent apporter à la société. Leur engagement dans le monde associatif ou la vie citoyenne, au cœur des territoires est essentiel et profite à tous. Cette participation à la vie sociale et culturelle est un puissant facteur de prévention de la perte d’autonomie et doit être encouragée, favorisée, cultivée. L’enjeu est de mettre en avant toutes les actions qui luttent contre l’isolement social et relationnel. Adapter les logements et le cadre de vie, faciliter la participation à la vie sociale et culturelle, promouvoir les mobilités douces : tels sont les objectifs à poursuivre prioritairement afin de développer une société plus inclusive.

La crise sanitaire Covid-19, dont les effets se font encore sentir, aura été l’occasion de braquer les projecteurs sur la place des aînés dans notre société avec, en particulier, la question de l’isolement social, considérablement renforcé par les périodes successives de confinement au domicile ou dans les EHPAD. Nous avons échappé de peu à un conflit de générations fondé sur la question fallacieuse : fallait-il sacrifier notre économie et notre jeunesse pour préserver le sort des personnes âgées ?

Dans le même temps, cette crise aura été aussi l’occasion de susciter de nouvelles solidarités intergénérationnelles de proximité. Qu’il s’agisse d’aide aux courses, de petits dépannages domestiques ou de simples manifestations de courtoisie, les initiatives furent légion et semblent se prolonger.

Cette prise de conscience, encore timide, doit aussi se traduire concrètement dans les politiques et les actions mises en œuvre à l’échelle des territoires pour permettre aux aînés de mieux vivre leur âge avec les autres générations et à la société, de leur offrir toute la place qu'ils méritent.

 

Avoir la chance de bien vivre, quel que soit son âge, nécessite une attention que l’on a coutume désormais d’identifier en termes de prévention de la perte d’autonomie. Il s’agit avant tout de conserver ses capacités motrices et intellectuelles garantes de la faculté à conserver son autonomie et donc les liens sociaux.  Cela permet également d’échapper à la relégation sociale qui reste la résultante de l’isolement social et du sentiment de solitude. Le sociologue Robert Castel a identifié et décrit ce processus par le terme de “désaffiliation”. Bien vivre son âge, c’est aussi cultiver un nouvel art de vivre ensemble dans son territoire à partir d’un habitat adapté autant dans sa localisation géographique que dans son aménagement intérieur. L’aménagement du logement par des   équipements plus ergonomiques compense la perte d’autonomie et permet d’éviter les accidents de la vie quotidienne. L’ouverture et la proximité avec les voisins, le quartier, la commune protègent de l’isolement et du sentiment de solitude. L’accessibilité des commerces et des réseaux de transports en commun sont des vecteurs déterminant du maintien de l’inclusion sociale. Les nouvelles formules d’habitat, partagé, intergénérationnel ou inclusif, offrent des solutions particulièrement adaptées et accessibles aux personnes âgées souhaitant échapper à l’isolement du domicile individuel sans pour autant basculer dans la logique institutionnelle de l’hébergement collectif.

Le Conseil National de la Refondation et son atelier dédié à la question du bien vieillir impulsé par le président de la République ont été l’occasion de rappeler notre conviction que seule une loi Grand Âge et Autonomie, maintes fois promise et maintes fois différée, permettra de sanctuariser les politiques publiques de prévention de la perte d’autonomie et d’engager enfin la réforme attendue du financement et de la structuration des aides à l’autonomie ainsi que des soins à domicile et en établissement.

 

Dans ce contexte, la Semaine Bleue, plus que jamais, est une opportunité de porter la voix des aînés et ceux qui s’engagent à leurs côtés. Certains types de manifestation peuvent concourir efficacement à l’illustration de notre thématique lors de la prochaine Semaine Bleue. Les « Marches Bleues », en ouverture ou en clôture de la Semaine Bleue, ne rejetant personne et s’ouvrant aux autres générations, permettront de sortir de l’invisibilité celles et ceux qui sont exclus de la vie sociale par l’âge et les handicaps.  Les créations culturelles de toute nature, qu’il s’agisse d’exposition photos, de création théâtrale ou autres, auront à cœur d’être coréalisées dans une dynamique intergénérationnelle.

Les ateliers créatifs ou récréatifs, les forums débats seront aussi les bienvenus afin de sensibiliser la population des territoires sur les enjeux de la transition démographique et les réalités de l’avancée en âge ;

 

Pour la Semaine Bleue 2023, Soyez créatifs, nous n’en serons que mieux entendus !

 

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